dimanche 10 février 2013

L'Amour... Qu'est-ce que c'est ?


Qui pourrait prétendre savoir ce qu'est l'amour ?
Nous pouvons en avoir quelques idées, quelques notions mais en y regardant bien on s'apercevra que ces idées et ces notions diffèrent pour chacun et elles vont souvent dans un sens égoïste, égotique.
Certains tuent par amour.
Certains violentent au nom de l'amour.
La violence est une chose qui peut être sublimée, éradiquée de soi. Il faut juste s'observer et apprendre à se connaître sans se culpabiliser ni se justifier.
Sur le fronton du temple de Delphes il est écrit : "Connais-toi toi-même et tu connaîtra l'univers et les dieux !"
"Qu'est-ce que l'amour ?" Est-ce la bonne question ? Ne devions nous pas poser la question en sens inverse ? : "Qu'est ce que l'amour n'est pas ?" 

Ci-dessous voici l'extrait d'un livre de J. Krishnamurti , qui a pour titre "Se libérer du connu" !
Tout son discours est un appel à la prise en charge de soi et à l'autonomie, il demande que l'on cesse de toujours chercher à l'extérieur de soi, auprès des sages et des organisations ce qui se trouve à l'intérieur de nous-mêmes. Pour accéder à la libération il faut comprendre et dépasser la souffrance et cela passe par la connaissance de soi.

Vous n'avez peut-être pas entendu parlé de lui mais sachez que c'est une personne très connue parmi les fans de "spiritualité".
"L'amour"
(...) Avez-vous jamais trouvé une certitude dans vos rapports humains ?(…) Nous désirons cet apaisement lorsque nous aimons et que nous voulons qu'on nous aime en retour ; mais deux personnes peuvent-elles s'aimer lorsque chacune d'elles est à la recherche de sa propre sécurité, selon sa voie particulière ? On ne nous aime pas, parce que nous ne savons pas aimer.
Qu'est-ce que l'amour ? Ce mot est si galvaudé et corrompu, que je n'ose à peine le prononcer (…) L'amour pourrait bien être l'ultime solution à toutes les difficultés des hommes entre eux, à leurs problèmes, à leur peine, mais comment nous y prendre pour savoir ce que c'est ? En le définissant ? L'Eglise le définit d'une façon, la société d'une autre, et il y a, en outre, toutes sortes de déviations et de perversions : adorer quelqu'un, coucher avec quelqu'un, échanger des émotions, vivre en compagnie, est-ce cela que nous appelons l'amour ? Mais oui, c'est bien cela, et ces émotions sont, malheureusement si personnelles, si sensuelles, si limitées, que les religions se croient tenues de proclamer l'existence d'un amour transcendantal.
En ce qu'elles appellent l'amour humain, elles constatent du plaisir, de la jalousie, un désir de s'affirmer, de posséder, de capter, de dominer, d'intervenir dans la pensée d'autrui, et voyant toute cette complexité, elles affirment qu'existe un autre amour, divin, sublime, infrangible, impollué.
Des hommes saints partout dans le monde soutiennent que regarder une femme est mal ; qu'il est impossible de se rapprocher de Dieu si l'on prend plaisir à des rapports sexuels ; et, ce faisant, ils refoulent leurs désirs qui les dévorent. En niant la sexualité, ils se bouchent les yeux et s'arrachent la langue, car ils nient toute la beauté de la terre. Ils ont affamé leur cœur et leur esprit (…)
Peut-on diviser l'amour en amour sacré et profane, divin et humain, ou est-il indivisible ?(…) Lorsque l'on dit : « Je t'aime », est-ce que cela exclue l'amour pour d'autres ? L'amour est-il personnel ou impersonnel ? Moral ou immoral ? Est-il réservé à la famille ? Et si l'on aime l'humanité, peut-on aimer une personne ? Est-ce un sentiment ? Une émotion ? Un plaisir ? Un désir ?
Toutes ces questions indiquent, n'est-ce pas, que nous avons des idées au sujet de l'amour, des idées sur ce qu'il devrait être ou ne pas être (…)
Je me dis : « Commence par te vider de cette confusion ; alors peut-être découvriras-tu ce qu'est l'amour par le truchement de ce qu'il n'est pas. »
L'Etat nous dit d'aller tuer par amour de la patrie. Est-ce cela l'amour ? La religion nous dit de renoncer à notre sexualité par amour pour Dieu. Est-ce cela l'amour ? (…)
Vous prétendez aimer votre femme (…) Vous avez besoin de cette femme qui vous a donné son corps, ses émotions, ses encouragements, un certain sens de sécurité et de bien-être. Puis, elle se détourne de vous, par ennui, ou pour partir avec quelqu'un, et tout votre équilibre est détruit. Ce désagrément, vous l'appelez jalousie ; il comporte une souffrance, une inquiétude, de la haine, de la violence. Ce qu'en réalité vous dites à votre femme c'est : « Quand vous m'appartenez je vous aime, dès l'instant que vous ne m'appartenez plus je vous hais. Tant que je peux compter sur vous pour satisfaire mes exigences, sexuelles et autres, je vous aime ; dès que vous cessez de me fournir ce que je demande, vous me déplaisez. » Voici crées en vous deux antagonismes et un sens de séparation qui excluent l'amour. Si, cependant, vous pouvez vivre avec votre femme sans que la pensée crée ces états contradictoires, sans entretenir en vous-mêmes ces perpétuelles querelles, alors peut-être, peut-être, saurez-vous ce qu'est l'amour, et vous serez libre, et elle le sera aussi, car nous sommes esclaves de la personne dont dépendent nos plaisirs. Ainsi lorsqu'on aime, il faut être libre, non seulement de l'autre personne, mais par rapport à soi (...)
Ne savez-vous pas ce que veut dire aimer réellement une personne, sans haine, ni jalousie, ni colère, sans vouloir vous mêler de ce qu'elle fait ou pense, sans condamnation ni comparaison ? (…) Lorsqu'on aime, compare-t-on ? Lorsqu'on aime de tout son cœur, de tout son corps, de son être entier, compare-t-on ? (…)
Lorsque les parents éduquent leurs enfants en vue de les adapter à la société, ils perpétuent les conflits, les guerres, la brutalité. Est-ce cela que vous appelez protection et amour ? Protéger l'enfance avec amour, c'est se comporter à la façon du jardinier qui soigne ses plantes, les arrose, étudie avec douceur et tendresse leurs besoins, le sol qui leur convient le mieux (…)
Lorsqu'on perd un être aimé, on verse des larmes. Sont-elles pour vous, ou pour la personne qui vient de mourir ? (…) Pleurer sur soi, est-ce de l'amour ?
(…) Vous verrez que la peur n'est pas l'amour, que la jalousie n'est pas l'amour, que la possession et la domination ne sont pas l'amour, que la responsabilité et le devoir ne sont pas l'amour, que se prendre en pitié n'est pas l'amour, que la grande souffrance de ne pas être aimé n'est pas l'amour. L'amour n'est pas plus l'opposé de la haine que l'humilité n'est l'opposé de la vanité. Si donc vous pouvez éliminer toutes choses, non par la force mais en les faisant disparaître à la façon dont la pluie lave les feuilles chargées de la poussière de nombreuses journées, peut-être rencontrerez-vous cette étrange fleur à laquelle, toujours, les hommes aspirent.
Tant que vous n'aurez pas d'amour, non en petite dose mais en grande abondance, tant que vous n'en serez pas remplis, le monde ira vers des désastres. Vous savez cérébralement que l'unité de l'homme est essentielle et que l'amour est la seule voie. Mais qui vous apprendra à aimer ? Est-ce qu'aucune autorité, aucune méthode, aucun système vous diront comment aimer ? Si qui que ce soit vous le dit, ce n'est pas l'amour (…)

Peut-on entrer en contact avec l'amour sans discipline, ni impositions, ni livres sacrés, ni le secours de guides spirituels, et même sans l'intervention de la pensée ? Le rencontrer en somme, à la façon dont on aperçoit soudain un beau coucher de soleil ? Une chose me semble-t-il est nécessaire à ce sujet : une passion sans motif, une passion non engagée, et qui ne soit pas d'ordre sensuel. Ne pas connaître cette qualité de passion c'est ne pas savoir ce qu'est l'amour, car l'amour ne peut prendre naissance que dans un total abandon de soi. Rencontrer l'amour sans l'avoir cherché est la seule façon de le trouver : le rencontrer sans s'y attendre (…)

L'amour est toujours neuf, frais, vivant. Il n'a pas d'hier et pas de lendemain. Il est au delà des mêlées qu'engendre la pensée. Seul l'esprit innocent sait ce qu'est l'amour (…)
Aller au delà de la pensée et du temps, c'est se rendre compte qu'il existe une autre dimension qui s'appelle l'amour. Ne sachant pas comment atteindre cette source extraordinaire, que faites-vous ? Rien, n'est-ce pas ? Absolument rien. Dans ce cas, vous voilà intérieurement complètement silencieux. Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Cela veut dire que vous ne cherchez plus, que vous ne désirez plus, que vous ne poursuivez plus rien, bref, qu'il n'y a plus de centre du tout. Alors l'amour est là.

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Je trouve ce texte absolument magnifique. C'est d'ailleurs en découvrant ce texte que j'ai voulu en savoir d'avantage sur cet auteur que je ne connaissais nullement, quelle grossière lacune, forte heureusement comblée, merci la synchronicité. 
Vous pouvez trouver nombres de ses ouvrages sous la forme d'e-books [Livre numériques.] en libre accès sur la toile.
Si vous aussi avez apprécié ce texte, alors
je ne peux que vous encourager aussi à découvrir cet auteur, d'autant plus si vous aimez les beaux textes et le thème de la spiritualité, domaine où il excèle. J'ai la certitude que vous ne serez point déçus! ;)

Bonne lecture.



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